The Lady

De Luc Besson (Fr-Ang, 2h07) avec Michelle Yeoh, David Thewlis…


Une bio filmée d'Aung San Suu Kyi par notre copain Luc Besson, cela avait de quoi faire trembler. Paradoxalement, c'est l'absurdité de cet attelage qui évite à The Lady le naufrage, comme si Besson, conscient de l'enjeu lié à son sujet, avait décidé de s'appliquer sagement à ne pas commettre d'impairs. On a rarement vu le cinéaste se tenir à un si strict classicisme, au risque de la platitude et de l'académisme (le film n'y échappe pas dans sa partie centrale). Ses défauts habituels (une représentation caricaturale des méchants militaires, quelques apartés de comédie toujours aussi lourdingues) sont, comme son héroïne, sévèrement astreints à résidence. Cela laisse le champ à une évocation du Prix Nobel birman un peu schématique mais qui ménage une bonne surprise (la seule !). Son mari, Michael Aris, est le vrai narrateur du film, qui débute avec un certain culot par l'annonce de son cancer. La portée hagiographique du récit est tempérée par l'annonce de cette mort inéluctable et David Thewlis, excellent, vole souvent la vedette à une Michelle Yeoh habitée mais un poil trop lisse.
Christophe Chabert


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