Série Sexy à Suivre


L'heureux propriétaire d'un sex-shop, par ailleurs mari aimant et attentionné, a eu le malheur de partir en fumée avec son établissement après un terrible incendie. C'est son frère aîné, plutôt coincé, et sa femme, plutôt pincée, qui doivent reprendre le lieu après travaux, tout en essayant de calmer les ardeurs pubères de leur grand ado. Pour cela, ils décident de l'envoyer dans le lycée catho de l'autre côté de la rue, tenu par un directeur rigide et manifestement névrosé. Ledit directeur refuse par ailleurs d'accorder une augmentation à une de ses enseignantes, ce qui conduit la pauvre à aller postuler comme strip-teaseuse dans le fameux sex-shop, où un geek survolté et impuissant fabrique en douce une machine énigmatique… Ce ne sont que quelques fils de S, la nouvelle série semi improvisée de La Scène Déménage, qui s'installe le premier mardi de chaque mois en bas du Complexe du rire. Manifestement inspiré par Six feet under, Jocelyn Flipo trouve ici un nouveau terrain de jeu après une saison de Plasma et trois saisons de Désordre(s), à travers lesquelles il avait forgé ce concept novateur. Chaque comédien incarne un personnage unique dont il connaît le caractère et le passé, mais il ne sait jamais où le scénario va l'emmener ; il improvise les dialogues à partir des situations données avant chaque séquence par Flipo, metteur en scène à vue de cet exercice complexe et souvent jubilatoire. Les prestations, inégales mais parfois excellentes, sont soutenues quoi qu'il arrive par une narration vive et efficace, et lorsqu'une émotion inattendue émerge (car la série n'est pas que drôle), elle est décuplée par la sincérité des acteurs. Chaque épisode se termine sur un cliffhanger à l'Américaine, et le résultat s'avère hautement addictif. À suivre, donc.
Christophe Chabert

S, au Complexe du rire, mardi 6 décembre.


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