Les quartiers en entier

À l'écart de la foule compacte qui immobilise la Presqu'île chaque année, les "quartiers" de Lyon sont le terrain d'expérimentations parfois audacieuses, souvent inventives qui avec de petits moyens invitent habitants et touristes à regarder la ville autrement. Nadja Pobel


Connaissez-vous le jardin des Rigolards ? Ce parc au nom accueillant se planque en contrebas du jardin des Chartreux à flanc de Saône. Le lieu a été investi par le metteur en scène Olivier Defaÿsse aidé d'élèves volontaires du lycée professionnel de Flesselles à deux pas de là. Ils ont installé au milieu des arbres pionniers (qui n'ont pas été plantés par l'homme) des objets de récup' éclairés pour feindre les traces d'anciens habitants. Autre pré, autre arrondissement : le 7e et ses champs mémoriels conduits par la Galerie La Rage de la rue Pasteur et une kyrielle d'associations. Là aussi, des objets du quotidien figurent les fouilles imaginaires du quartier mises au jour en 2010. À la Guill' toujours, fin des parcours Superflux et superflou menés par la galerie Roger Tator depuis dix ans, mais un «miniflux» invite à découvrir une vingtaine de petites œuvres dans les recoins de la rue de la Thibaudière. Mené par des étudiants, ce projet est l'un des quatre portés par des architectes, des plasticiens et des dessinateurs en devenir.

Utile et agréable

Apprendre à mieux vivre et connaître un quartier, c'est aussi le projet à la fois simple et un peu fou du centre social de Laennec qui a mis sur pied en quelques mois seulement une concertation avec les habitants de Mermoz. Un plan Lumière a été conçu main dans la main avec eux pour qu'ils se sentent mieux chez eux et — osons ce mot trop tendance — plus en sécurité. Six expériences seront montrées dont des éclairages de façades, des jardins d'enfants enluminés qui de l'aveu même des habitants les inciteront à plus sortir en soirée et rendra leur environnement plus agréable la nuit. Ces réalisations devraient se pérenniser bien au-delà de la fête. Autre expérience réalisée avec les locaux : A Magic Forest dans le square Marius Blaise et René Dejean de la Croix-Rousse. Simon Frezel et Martin Julhès ont donné vie à 300 créatures lumineuses de 30 cm avec les petits (de 7 à 11 ans) de la Maison de l'enfance. Ce peuple étrange amènera un peu de fantastique dans la ville. Attention, des centaines de paires d'yeux vous regardent ! Et gaffe, place Pradel, ce sont des gobilles géantes de chats qui vous traquent. La fête des lumières is watching you.


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