Des vents contraires

de Jalil Lespert (Fr, 1h31) avec Benoît Magimel, Isabelle Carré, Ramzy Bedia…


Cinéma français et roman hexagonal font rarement bon ménage. Adapté du livre éponyme d'Olivier Adam, déjà coupable de Je vais bien ne t'en fais pas, Des vents contraires emprunte la même voie d'un terrorisme émotionnel en quête de vérité sur la vie. Suivant la reconstruction d'un père et ses deux enfants immigrés à Saint Malo après la disparition inexpliquée de la mère, le film trouve dans ce macguffin un pur prétexte de scénario pour filmer moins l'absence de l'autre au monde, que ce qui autorise à compenser le manque en soi. Cinéma de l'égoïsme et de l'état d'âme brulé au fer rouge par son ignoble petite intrigue rondement menée, Des vents contraires ne parle que de culpabilité et de fautes à excuser ; jamais d'un authentique amour en suspens. Du côté des pères qui en bavent, Lespert filme la vie comme une épreuve et avec le réalisme d'une thérapie de plateau télé. L'auteur est plus fin lorsqu'il observe les enfants, mais il a hélas pris le pire bouquin : gris, déprimant, vain.
Jérôme Dittmar


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