Hey Papillot !


Essayez toujours de demander une papillote à un breton, il est possible qu'il ne comprenne pas la question. C'est que ces chocolats de Noël, incontournables en Rhône-Alpes, sont une denrée bien localisée. La légende veut qu'au XVIIIe siècle, rue du Bât d'Argent (Lyon 1er), un apprenti-confiseur ait enveloppé un mot doux autour d'un chocolat qu'il vendait pour dire tout son amour à la demoiselle qu'il convoitait et à qui il n'osait pas parler. Pris en flagrant délit, le jeune homme fut renvoyé mais le patron, Monsieur Papillot, a gardé l'idée. Si la fable est incertaine car, dès 1607, on emploie le mot de "papillote" pour signifier que l'on enroule une mèche de cheveux à friser, puis pour désigner un papier dans lequel on enferme des légumes ou des poissons, l'histoire de cette sucrerie est bien en marche. Les chocolatiers Révillon ou Voisin se font une spécialité de ces confiseries. La blague ou le mot d'auteur qui l'entoure est une tradition de Noël autant que le chocolat (ou moins souvent la pâte de fruit) qui y est associé. Avec ses éternels bouts en frange et parfois un pétard, la papillote est un chocolat bien à part. La production, toujours très locale, se fait au Coteau, à deux pas de Roanne (Loire) où est implantée la société Révillon depuis qu'en 1972 elle a absorbé Favier-Milliat.
Nadja Pobel


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