Des saillies et des hommes

Deuxième round pour la saison théâtrale qui démarre en fanfare au TNP (Py-Pommerat en simultané). On pourra, durant les mois à venir, croiser des monuments du théâtre, continuer à découvrir le cheminement d'artistes prometteurs ou rattraper des immanquables. Nadja Pobel


Et si ces six mois se faisaient sur le tempo survolté que Dan Jemmett transmet dans ses pièces ? Avec La Comédie des erreurs (Toboggan, mars), une pièce de jeunesse de Shakespeare, le grand David Ayala met la gomme. Et Cantona, qui sera à l'affiche de l'autre spectacle de Jemmett (Ubu enchaîné aux Célestins, février) ne devrait pas être en reste. Aussi intriguant sur les plateaux de théâtre et les écrans de cinéma qu'il était explosif sur la pelouse d'Old Trafford, on en redemande. Au rayon des idoles, on demande aussi Bernard Menez qui ne sera pas sur scène mais aux commandes de Le Gros, la vache et le mainate (Croix-Rousse en janvier). Plus dans leurs rôles, Duris fait bien l'acteur pour la première fois au théâtre sous la direction de Chéreau dans un texte de Koltès (La Nuit juste avant les forêts au TNP, mars) et Claus Peymann, le metteur en scène et agitateur de l'ex-Allemagne de l'Est, sera au TNP (avril) avec Richard II, après être passé par les Nuits de Fourvière en 2010. Shakespeare ter : David Gauchard montera lui un Songe d'une nuit d'été rock (Villefranche, janvier et Renaissance, février). Enfin, deux autres mastodontes du théâtre se trouvent réunis dans les mois à venir à Lyon mais échangent leurs métiers. L'incontournable et glacial dramaturge suédois Lars Norén adapte le texte de l'excellent acteur Wallace Shawn (Fièvre aux Célestins, mars-avril). Voisin de Norén, le Norvégien Arne Lygre est à découvrir avec Je disparais par Stéphane Braunschweig (TNP, janvier) et Maman et moi et les hommes (Ateliers, mai).

Rattrapages

De l'énergie, c'est aussi ce dont fait preuve la jeune Catherine Hargreaves qui dissèque la littérature anglaise. Après Neilson, elle s'attaque à Coleridge et son Vieux marin en deux étapes (Croix-Rousse, janvier et Théo Argence, avril). À suivre aussi, Jean-Pierre Roos et son écriture loufoque dans En attendant (Espace 44, février et mars). Et bien sûr le travail de Gwenaël Morin qui succède à Michel Raskine à la tête du théâtre du Point du Jour et y installe son théâtre "permanent" : Introspection de Peter Handke (janvier) et ses habituelles relectures des classiques, ici Hamlet d'après Hamlet (mars). Au rayon enfants, les petits, et surtout les ados, seront servis. Outre la création de Nino D'Introna au TNG (voir coup d'œil), la compagnie Ariadne fait tourner son Cent culottes et sans papiers (Renaissance, avril), historiettes qui parfois croisent la grande Histoire. Le prodige de la manipulation de marionnettes à mains Yeung Faï fait le déplacement depuis la Chine pour son triomphal Hand Stories (TNG, fin mars-avril). Enfin, ne surtout pas rater les reprises du soap opera argentin tout en fureur, Le Cas de la famille Coleman (Villefranche, février), Instants critiques, hommage à l'émission historique de France Inter Le Masque et la plume par François Morel (Théâtre de Vienne, février) et surtout le manga de Jirô Taniguchi, Quartier lointain, adapté en délicatesse par la troupe STT (Toboggan, janvier).


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Le Top / Flop 2011 : le commentaire