Planchon au Panthéon


Il aimait Labiche, Vinaver, Marivaux et Shakespeare et écrivait des histoires de la paysannerie dont il est issu. Depuis un an, toutes ses pièces sont publiées dans une anthologie parue dans la collection blanche de Gallimard, Théâtre complet. Roger Planchon, maître du théâtre villeurbannais durant près d'un demi-siècle peut bien recevoir un hommage dans la grande salle du TNP rénové qui désormais porte son nom. Son fils présentera un documentaire sur ce père qui incarnait la décentralisation en province (ce mot qu'il trouvait hideux) car, quand il commence presque par effraction dans les années 1950, il n'y a qu'un théâtre à Lyon, les Célestins. Planchon créera donc le Théâtre la Comédie rue des Marronniers avant de prendre, en 1957, la tête du Théâtre municipal de la Cité à Villeurbanne qui deviendra TNP en 1972. Pour lui, le théâtre «est une veillée» où l'on raconte des histoires comme celles qu'il entendait dans son enfance ardéchoise, «des faits divers, des Roméo et Juliette de village, proches du théâtre Nô japonais et du théâtre élisabéthain aussi» disait-il en embrassant toute sa discipline. Écoutons donc désormais le récit, passionnant et bien souvent émouvant de la vie de Roger Planchon, décédé à Paris le 12 mai 2009, mardi 17 janvier au TNP.
Nadja Pobel


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«Chanter était ce qui me stressait le plus !»