Fier comme "Rooster"


S'il fait référence à un roman de l'écrivain yiddish Isaac L. Peretz et à En attendant Godot de Beckett, c'est surtout pour la qualité fougueuse de sa danse et le rythme entraînant, teinté parfois de mélancolie, de la musique klezmer que l'on vous conseille le spectacle de Barak Marshall (du 25 au 29 janvier à la Maison de la danse). Douze excellents danseurs y évoluent comme mus par des ressorts vitaux et urgents, avec une gestuelle acérée et rapide proche de celle du chorégraphe israëlien Ohad Naharin (dont Barak Marshall a été l'artiste associé pendant deux ans), mêlée de quelques figures plus folkloriques. Rooster, titre de la pièce, signifie "coq" en anglais, qui se dit aussi "Gever" en hébreu, soit aussi l'homme... «Le coq traduit la fierté et la fragilité, des caractéristiques propres à l'espèce humaine» déclare Barak Marshall. La danse y est entrecoupée de scènes théâtrales ou chantées développant quelques récits éclatés. «La narration m'aide à exprimer le mouvement. Je n'utilise pas l'improvisation. Je prépare la danse en amont puis je la transmets. J'essaie de créer mon langage». Un langage lyrique, baigné par de superbes lumières, des plus stimulants !
Jean-Emmanuel Denave


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