Le dernier des dinosaures


De la tempe des Ozawa, Solti, Kleiber et autres monstres sacrés du XXe siècle, le chef d'orchestre Sir Neville Marriner vient à Lyon pour un concert unique à l'Auditorium. L'événement est précieux, le chef se fait rare maintenant et c'est peut-être la dernière fois que le public lyonnais pourra entendre un tel son jaillir d'un orchestre symphonique. Neville Marriner a fondé, il y a plus d'un demi siècle, la remarquable Academy of St. Martin-in-the-Fields et du même coup a ouvert tout le champs des possibles aux baroqueux actuels. L'Orchestre national de Lyon, dans ses petits souliers face à un chef de cette envergure, interprète la Symphonie 96 de Haydn, la Symphonie N°2 de Gounod et surtout le sublime Concerto pour piano de Mendelssohn. Chacun le sait dans l'orchestre, Neville Marriner, c'est toute une esthétique d'un XXe siècle bouillonnant d'idées qui déboule sur le plateau, un style si particulier, une élégance du phrasé qui n'existe plus. On en oublierait presque de mentionner l'excellent et jeune pianiste Bertrand Chamayou, élu soliste de l'année aux Victoires de la musique 2011, qui partage l'affiche avec le Maître. C'est le jeudi 9 février à 20 heures, et y être relève de l'obligation.
Pascale Clavel


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Agoria, de permanence