On the road again…


Tout grand film américain est un grand film sur l'Amérique, dit-on. Bernard Bénoliel (ancien des Cahiers du cinéma et aujourd'hui pilier de la Cinémathèque française) et Jean-Baptiste Thoret (chroniqueur chez Charlie Hebdo et déjà auteur d'un ouvrage-clé sur le cinéma américain des années 70) élargissent la maxime à un genre tout entier : le road movie. Fixant au genre une source (Le Magicien d'oz, mais aussi L'Émigrant de Chaplin) et un horizon (les mondes virtuels de Matrix et Tron comme nouvelles cartographie), ils s'attardent bien sûr sur son âge d'or : les trajets existentiels et désenchantés des marginaux d'Easy rider, Cinq pièces faciles (qui ressort d'ailleurs cette semaine), Wanda ou L'Épouvantail, ou comment l'Amérique, accomplie dans ses frontières, devient l'espace d'une nouvelle cartographie, métaphysique celle-ci. Ils viendront présenter ce beau livre (Road movie USA) à l'Institut Lumière lors d'une conférence ouverte à tous le jeudi 16 février, qui sera suivie par la projection du superbe My own private Idaho de Gus Van Sant, où la route que contemple le hustler River Phoenix ne mène nulle part, «visage» qu'il ne peut que contempler avant de sombrer dans la narcolepsie.
Christophe Chabert


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Southern (in)confort