La Dame de fer

De Phyllida Lloyd (Ang-Fr, 1h45) avec Meryl Streep, Jim Broadbent, Richard E. Grant...


Le pire était donc à venir. Après vingt années de terres brûlées économiques et sociales, Margaret Thatcher méritait bien un film. Mais comment approcher une figure si radicale et contestable, quand l'intéressée est encore en vie et qu'on a pour CV l'affreuse adaptation de Mamma Mia ? Par le micro bout de la lorgnette, en traitant tout, l'Histoire, les conflits, le terrorisme, les syndicats mis en pièces, l'ascension politique, le pouvoir, depuis l'intime et le souvenir. Vaguement féministe en insistant lourdement sur ce monde exclusivement masculin qu'elle intègre, cette Dame de fer n'existe que par sa relation avec feu son mari et ses regrets familiaux, contradiction parfaite de ses ambitions que l'âge rend douloureuses. Problème, le reste, jamais critiqué ni discuté, glisse alors comme une anecdote dérisoire, à l'image de ces plans d'une manifestation sanglante se reflétant sur les vitres d'une voiture où Thatcher est protégée loin de la réalité. Scandaleux ou involontairement terrifiant.
Jérôme Dittmar


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