L'arbre qui cache une forêt de sensations


Né en 1953 à Rennes, le peintre lyonnais Numa Droz expose ici et là dans les galeries de la ville depuis la fin des années 1980. Et chacune de ses expositions récentes conserve, pour nous, un discret et à la fois important pouvoir de fascination. Ses «promenades» et «paysages mentaux» (derniers jours à la galerie Françoise Souchaud jusqu'au samedi 3 mars) se présentent tout d'abord comme de simples, voire très humbles, paysages comme on croit en avoir beaucoup vus. Sauf que, peu à peu, quelque chose cloche, l'étrange sourd, la présence végétale se fait hantée... Les arbres, les collines, les bosquets semblent presque abstraits à force de minutie, détachés de leur rapport à tout référent réel, suspendus au-dessus des ravages du temps... Ils émanent pourtant de déambulations et d'émotions concrètement vécues et ressenties par l'artiste (en Bourgogne, dans le Vercors, les Pyrénées...), qu'il a ensuite «figées» dans une «contemplations méditative et introspective» sur ces toiles dans son atelier, à partir de croquis et de photographies. Numa Droz invitant alors le spectateur «à partager mon rapport spirituel au paysage et mes craintes que ce monde-là ne disparaisse à jamais».
Jean-Emmanuel Denave


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Oslo, 31 août