Sally can dance


À première vue, Sallie Ford est le genre de fille que dans le système de caste des lycées américains, on ne calcule pas. Qu'on bouscule même à l'occasion lorsque son casier vomit un trop plein de livres, dont on moque les lunettes volées à grand-maman. Bref, le genre de personnage de fausses moches marginales, ou de belles qui cherchent à s'enlaidir, incarnées par Elle Page dans Juno et Bliss ou Amanda Seyfried dans Jennifer's Body (en plus Daria friendly). Sally est pourtant une véritable furie rock 'n roll, tendance rockab'. Et c'est à peine si l'on s'étonne qu'elle vienne du véritable élevage de rock bands à ciel ouvert qu'est devenu Portland, Oregon, où les formations de qualité nous tombent dessus avec la régularité des abondantes précipitations du Nord-Ouest américain. Sallie Ford et ses trois acolytes aux airs cuistots de resto-route ou d'étudiants en science (probablement les deux), dépoussièrent le rockabilly comme l'apprenti sorcier de Disney faisait le ménage de son château. En envoyant tout valser dans un tourbillon d'énergie car son casier déborde.
Stéphane Duchêne

 


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Léon mont(r)e le son