Et si rien n'était vrai ?

Pour sa 26e édition, du 1er au 4 mars 2012 à l'hippodrome de Parilly, la Fête du Livre de Bron continuera d'effeuiller la littérature française contemporaine pour en saisir les perpétuelles mutations autour d'un thème à la Magritte : «Ceci n'est pas une histoire vraie». Gaël Dadies


Un romancier peut-il manipuler la réalité pour en faire un récit de fiction ? Alors que le roman s'affranchit du fictionnel et donne naissance à des objets littéraires hybrides empruntant aux formes les plus diverses (témoignages, récits, autobiographies imaginaires), l'incontournable question : «Est-ce une histoire vraie ?», brûle les lèvres de chaque lecteur. Après avoir soufflé ses 25 bougies en 2011 en proposant un retour sur autant d'années de littérature contemporaine, la Fête du Livre de Bron revient au présent pour s'intéresser à cette part de vérité dissimulée dans les œuvres de fiction même si «Ceci n'est pas une histoire vraie».

«Rien n'est vrai, tout est permis»

Rendez-vous dès le jeudi 1er mars pour la soirée d'ouverture à la ferme du Vinatier autour d'une exposition photo et d'une lecture-performance. Dès le lendemain débuteront à l'hippodrome de Parilly, et ce pendant trois jours, les rencontres et les débats. Pour entrer dans le vif du sujet, une journée de réflexion intitulée : «L'Écrivain a-t-il tous les droits ?» est proposée vendredi 2 mars. Divisée en une conférence  et une table ronde, cette journée sera l'occasion d'apporter un éclairage sur ces liens étroits tissés entre l'univers romanesque et le réel ainsi que sur les libertés et les responsabilités de l'écrivain. De quoi stimuler les neurones avant de plonger dans le grand bain des rencontres avec la soixantaine d'auteurs : «Ceci n'est pas seulement un roman d'amour» autour de Gilles Leroy et Éric Reinhardt ; «Souvenirs de guerres sans noms» avec le Goncourt 2011, Alexis Jenni ; «Ceci n'est pas un fait divers» ou comment Régis Jauffret, dans son livre Claustria, passe à la moulinette de la fiction la sordide histoire de ce père autrichien qui a tenu sa fille enfermée dans une cave pendant 24 ans ; «L'écrivain(e) et son double», réunissant Chloé Delaume et Ananda Devi autour de l'écriture de soi. La rencontre du dimanche 4 mars avec Morgan Sportès, prix Interallié pour son roman Tout, tout de suite, fondé sur l'assassinat d'Ilan Halimi par «le gang des barbares», permettra sans doute de comprendre comment un écrivain se réapproprie de tels faits divers pour en faire des récits de fiction. Un programme alléchant réunissant encore cette année des invités prestigieux autour d'un thème plus que jamais d'actualité.

Fête du Livre de Bron
À l'Hippodrome de Parilly
Du 1er au 4 mars


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