Anthony King


Si chaque année Anthony Joseph écume les festival en tous genres et de tous genres, c'est d'abord sûrement parce qu'il a du talent mais aussi parce que sa musique protéiforme s'intègre dans n'importe quelle programmation.

Soul king assumé, Anthony Joseph et son bien nommé Spasm Band naviguent essentiellement là où se rencontrent dans un grand fracas les puissants océans musicaux : Cap de Bonne Espérance Afro-funk, Cap Horn soul-caribéen.

Ce Trinidadien installé à Londres, poète reconnu avant d'être chanteur, est un prêcheur héritier des beatniks converti par la transe des mots à celle de la scène. À elle toute seule, la musique de celui qui fantasme le Trinidad d'avant l'esclavage, faite d'incantations et de rythmes métisses est l'illustration des théories de l'écrivain Edouard Glissant.

D'abord celle de «l'antillanité» qui revendique une identité caribéenne non exclusivement réductible à ses racines africaines. Puis celle de la créolisation du monde : ce «métissage qui produit de l'imprévisible», ce «mouvement perpétuel d'interpénétrabilité culturelle et linguistique». Au-delà de la réflexion sociologique : une parfaite définition de l'œuvre d'Anthony Joseph à déguster au Transbordeur jeudi 8 mars.
Stéphane Duchêne


Anthony Joseph & The Spasm Band - She is the sea par naiverecords


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