Eva

De Kike Maíllo (Esp, 1h37) avec Daniel Brühl, Marta Etura, Alberto Ammann...


Premier long métrage héroïque et multi-primé de l'Espagnol Kike Maíllo, Eva mise gros. Ambitieux sur le papier, ce court récit de science fiction à la lisière d'AI, Asimov, Dick et Tezuka (Astro), voudrait ressusciter la figure abyssale de l'enfant robot. Dernier héritier en date de Pinocchio transporté dans un futur proche, Eva ne manque pas d'intentions, ni de moyens, afin d'illustrer les tourments d'un Gepetto revenu sur ses terres natales pour créer le bambin idéal. Pourtant la machine coince. À cheval entre onirisme assumé et environnement à la technologie réaliste, le film balise tout, justifiant le moindre détail d'un commentaire intelligent ultra didactique. Tout est trop réfléchi, ou pas assez, et pire, Maíllo évite son sujet en s'égarant longuement sur une banale histoire d'amour à trois. La tragédie sentimentale tente in extremis de rattacher les wagons de la fable futuriste sondeuse d'humanité. Trop tard. Quand on filme avec un manuel, encore faut-il savoir le lire.
Jérôme Dittmar


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