Faire trembler pour mieux troubler


On ne le répétera jamais assez : les «week-ends» des Subsistances sont ce que propose de mieux le Laboratoire international de création artistique. Quatre jours durant, des compagnies de danse, de théâtre et de cirque, ou encore des plasticiens, proposent des créations, des performances, des installations, de petites ou de grandes formes, pour des prix plus qu'abordables. Dans un espace architectural idyllique, le spectateur passe ainsi, au cours d'une même soirée, d'un univers à l'autre, avec souvent de bonnes surprises à la clef. Les Subsistances ont choisi de placer ce nouveau week-end sous le signe de la peur et de la panique, thème d'actualité pour le moins. Nous serons heureux d'y retrouver le chorégraphe américain installé à Berlin, Jeremy Wade, que nous suivons et défendons depuis longtemps dans ces colonnes. S'inspirant aussi bien de la gestuelle des malades mentaux que de la danse des clubbers berlinois, l'artiste développe des pièces écorchées vives, organiques, intuitives, puissantes. Sa création Foutain interrogera les voies de propagation de la peur et les possibilités corporelles d'y résister. On notera par ailleurs la présence de neuf jongleurs anglais (Gandini Juggling) avec un spectacle virtuose et humoristique en hommage à l'univers de Pina Bausch, le retour de la compagnie de théâtre italienne Motus, aux mises en scène toujours en phase avec l'actualité, et celui du collectif Spider rassemblant trois jeunes compagnies de danse européennes... Une liste non exhaustive extraite d'une programmation ouverte et invitant à la curiosité.
Jean-Emmanuel Denave


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