Le traité cinématographique européen


Coincé entre les Reflets du cinéma ibérique au Zola, Hors Cadre à Vénisseux et Hallucinations collectives, le Panorama du cinéma européen de Ciné-Meyzieu fait plus que jamais figure d'OVNI dans le paysage des festivals lyonnais. Cette année d'autant plus qu'il a lieu au moment où la salle connaît de sérieuses turbulences (la convention triennale signée avec le gérant Jean-Jacques Mary a été dénoncée par la Ville de Lyon pour non-paiement de loyers, et celui-ci a dû rendre les clés du cinéma…).

Le programme lui-même est une drôle de mixture, qui commence avec une authentique daube (Plan de table, sinistre comédie à concept avec Franck Dubosc), se poursuit avec de vrais bons films, dont le terrible Tyrannosaur, première réalisation de l'acteur Paddy Considine, avec un Peter Mullan en bloc de haine et de ressentiment en quête de rédemption dans une Angleterre abandonnée de tout et de tous. On citera aussi Avé de Konstantin Bojanov, road movie bulgare en demi-teintes entre une adolescente mythomane et un jeune homme pétri de culpabilité après le suicide de son meilleur ami. Toujours juste, que ce soit dans l'écriture, la mise en scène ou le jeu des deux comédiens, le film manque tout de même un peu d'ampleur pour séduire complètement.

On guettera aussi dans la sélection No tengas miedo (présenté la semaine dernière aux Reflets) et Baby Call (présenté la semaine prochaine à Hallucinations collectives), mais aussi La Clinique de l'amour d'Arthus de Penguern, en clôture du festival et précédé d'une rumeur flatteuse.
Christophe Chabert


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