Itinéraire d'un «serial writer»


Invité exceptionnel de ces 8e Quais du Polar où il vient pour la première fois, Michael Connelly est l'une des pointures mondiales du roman noir.

Né en juillet 1957 à Philadelphie, il se passionne très tôt pour la littérature policière et découvre l'œuvre de Raymond Chandler, déterminante pour sa future carrière : il écrira des polars.

Diplômé de l'Université de Floride en journalisme en 1980, il fait ses premières armes comme chroniqueur judiciaire pour le News-Journal et le Fort Lauderdale Sun-Sentinel (Floride), lui permettant ainsi d'accumuler et de parfaire ses connaissances du monde criminel tout en engrangeant assez d'expériences pour les retranscrire ensuite dans ses romans. Son enquête avec deux confrères sur les rescapés d'un terrible accident d'avion lui vaut d'être finaliste pour le prix Pulitzer en 1987. Fasciné par L. A., il s'y installe en 1991 et enquête sur l'affaire Rodney King. La vidéo de ce jeune Afro-Américain passé à tabac par quatre policiers, et qui seront finalement acquittés, déclenche alors des émeutes qui embraseront la ville. L'année suivante, son travail sur cette affaire lui vaut le prix Pulitzer, qu'il partage avec les confrères associés à ces reportages.

Toujours en 1992 sont publiés Les Égouts de Los Angeles, couronnés aux USA par le prix Edgar du meilleur premier roman policier. Ce premier roman est aussi l'acte de naissance du personnage-clé de son œuvre à venir : Harry Bosh. Cet ancien rat de tunnel durant la guerre du Vietnam, devenu enquêteur au sein du LAPD, en conflit avec sa hiérarchie, est présenté par Connelly comme un flic qui «a grandi avec des valeurs qui viennent d'une autre époque, où l'on s'appuyait sur l'instinct» et qui «en a à revendre». Au rythme d'un roman tous les ans, Michael Connelly écrit sur les déchus des bas-fonds, les tueurs les plus tordus et le chaos qui règne dans une ville de Los Angeles semblable à un enfer à ciel ouvert en parsemant son parcours d'ouvrages aussi marquants que Le Poète, Créance de sang, L'Épouvantail ou  La Défense Lincoln.

Gaël Dadies


<< article précédent
Les Nuits de Fourvière : la programmation