À base de hip-hopopop


Hip hop / Pas besoin de s'appeler Olivier Cachin (le spécialiste français du rap, qui, pour l'anecdote, a fait ses premières armes chez Picsou Magazine) pour savoir que les cultures dites urbaines doivent leur essor à l'esprit de compétition, voire de confrontation, qui anime leurs ambassadeurs. L'une des grandes forces de L'Original Festival, vitrine annuelle desdites cultures, est justement de n'avoir depuis sa création jamais perdu du vue cette donnée, là où d'autres courent après la respectabilité avec l'avidité d'un présidentiable en mal de signatures.

Un œil sur sa programmation musicale, en forme de choc des générations, suffit à en prendre conscience. Côté vieille garde, les immanquables se nomment Mash Out Posse, B-boys de la Côte Est à la proverbiale agressivité, Ali Shaheed, Dj des pionniers de l'anti-bling-bling A Tribe Called Quest, ou encore IAM, qui furent à NTM ce que Oasis fut à Blur (de très convaincants dauphins). Ce sont toutefois leurs héritiers qui se fendront des propositions les plus acérées et les plus percutantes. À l'instar d'Orelsan, dont les tracks d'inspiration white trash, deux ans après la polémique Sale pute, ne cessent d'affoler les pisse-vinaigre du pays (il vient de se faire blackbouler de la Réunion). À l'instar de Sefyu, daron du hardcore sous ses airs de colosse tranquille. À l'instar, surtout, de 1995, décomplexée bande de jeunes franciliens grâce à laquelle le hip-hop d'ici entre (enfin !) dans l'ère numérique.
Benjamin Mialot


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