Max Schoendorff, ses lavis


Au Musée des Beaux-Arts, dans le cadre du nouvel accrochage des salles du XXe siècle (et où l'on pourra découvrir les trois œuvres de Soulages récemment acquises par le musée), deux toiles de Max Schoendorff côtoient un tableau d'André Masson. Ce n'est là nullement un hasard, tant cet artiste lyonnais et grande figure intellectuelle a été et reste marqué par le Surréalisme. Son Aveugle étoile morte datant de 1966 est selon nous l'une de ses œuvres majeures et vaut pour elle-même un petit détour par le Palais Saint-Pierre.

Visite que l'on pourra compléter par l'exposition de la Galerie Mathieu (jusqu'au samedi 19 mai) qui présente une quarantaine de lavis de Schoendorff réalisés en 2010. L'artiste confie les avoir composés rapidement à la manière presque de photographies, l'encre de Chine pouvant être déplacée facilement sur du papier imperméable. Ces dessins aux titres mystérieux plongent le spectateur parmi des paysages abstraits et organiques, des méandres sombres, tour à tour chargés de matière ou translucides. L'effet de nombre et d'accumulation, l'accrochage souvent par groupe de quatre grands formats font de ces œuvres, à la technique et à l'exécution pourtant légères, une sorte d'environnement énigmatique assez fascinant.
Jean-Emmanuel Denave


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