I wish

D'Hirokazu Kore-Eda (Jap, 2h08) avec Koki Maeda, Oshirô Maeda…


Après la parenthèse ratée d'Air doll, Kore-Eda revient à ce qu'il sait le mieux faire : le mélodrame ténu fortement connecté avec le présent de son pays. Ainsi raconte-t-il l'histoire de deux enfants séparés par le divorce de leurs parents, en situant l'action au moment de l'inauguration d'une ligne TGV reliant les deux frères. Mais comme le billet est trop cher, ils décident de se retrouver à mi-chemin, et de faire un vœu au moment où les premiers trains se croiseront. Ils emmènent dans leur périple des camarades de classe qui ont eux aussi des désirs secrets à exaucer.

Remarquablement écrit, I wish ne prend jamais de haut ses jeunes protagonistes et, à l'image des adultes du film, plutôt largués et eux-mêmes en quête d'un nouveau rêve pour relancer leurs vies, préfère les laisser aller au bout de leur projet aussi dérisoire que magnifique. En cela, rien de plus beau que cette capacité à toujours retourner les obstacles par une complicité et une solidarité enfantine indéfectible. Ce joli film tout public ne souffre que d'un petit quart d'heure de trop, et d'une image terne et ingrate, pas vraiment au niveau de l'humanisme jamais naïf ni pontifiant qu'arrive à instiller Kore-Eda.
Christophe Chabert


<< article précédent
M83 au Transbordeur