Fleurs du mal

De David Dusa (Fr, 1h40) avec Rachid Youcef, Alice Belaïdi…


Raconter une histoire (et partant, raconter l'histoire contemporaine) avec des morceaux de Youtube, des chats facebook et des mini-messages Twitter, en greffant le tout sur un très français Boy meets girl, c'est le pari audacieux de David Dusa dans ce premier film tourné avec peu de moyens et beaucoup de foi dans le cinéma. Voici donc Gecko, breakdancer et groom dans un hôtel parisien, qui croise Anahita, Iranienne fuyant la répression après la révolution avortée. Il ne sait rien de l'Iran, elle débarque en France ; il est lunaire, elle est terrestre. L'histoire d'amour est aussi une histoire d'initiation : l'ailleurs violent contre l'ici débordant de vie et de liberté, la pesanteur du monde et la légèreté de la jeunesse. Alors oui, Dusa aurait pu se passer de justifier son dispositif avec dix premières minutes laborieuses ; oui, Alice Belaïdi n'est pas très crédible en Iranienne ; et oui, le film, dans son économie kamikaze, est parfois aux frontières de l'amateurisme. Mais il possède une sincérité et un regard qui manquent à beaucoup de premiers films français aujourd'hui.

Christophe Chabert


<< article précédent
The Woman