Peymann ne désarme pas


Si, par malheur, les places se faisaient trop rares cette semaine au Théâtre national populaire pour voir Richard II, ne ratez la rencontre avec le metteur en scène Claus Peymann et Michel Bataillon, l'indispensable maillon entre le théâtre français et allemand (réalisateur des surtitrages français de la pièce). Ils seront jeudi 26 avril à 17h au Goethe Institut. Et au-delà même de leurs propos sur le théâtre, c'est à une rencontre avec l'Allemagne que vous convie le Goethe.

Car Claus Peymann n'a jamais dissocié la pratique de son art de son engagement. Lorsqu'en 1999, après avoir dirigé les grands théâtres de Francfort, Stuttgart, Bochum et Vienne, il prend la tête du Berliner Ensemble, il s'inscrit dans les pas du fondateur du lieu, Brecht, et continue à promouvoir, dans des scénographies dépouillées et marquantes, un théâtre de réflexion sur le monde qui doit pouvoir éduquer. C'est d'ailleurs avec ce Richard II - une histoire de lutte acérée pour le pouvoir dans laquelle la classe politique et les rois se meurent - qu'il commence son mandat. Lui qui prétend avoir vu vraiment le jour lors des grands combats sociétaux de 1968, reconnaît qu'il aurait pu "mal tourner" comme les clandestins de la Fraction armée rouge. Mais c'est via le théâtre qu'il a choisi de défendre sa conception du monde en se réclamant haut et fort du communisme et du socialisme.

Nadja Pobel


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