Oh comment certains vivent


Avant de venir enchanter les Nuits de Fourvière en célébrant vingt d'une carrière rare (de La Fossette à Vers les lueurs) le 18 juin, Dominique A fera halte à libraire Passages jeudi 3 mai. Le chanteur vient de coucher sur papier son enfance et retrouve du même coup son patronyme, Ané. Souvent considéré comme nantais, Dominique A revient à sa source, Provins, sa ville natale de Seine-et-Marne, dans Y revenir, opuscule simple de 90 pages édité dans la collection La Forêt dirigée par Brigitte Giraud chez Stock.

Jusqu'à 15 ans, il fut un garçon discret dans une ville muette qu'il ne ménage pas «C'est la ville de l'immuable (…). Le maire est de ceux qui nous gouvernent depuis la nuit des temps, telle une malédiction dont on ne verrait jamais le bout». Il parle de sa cité comme Bruno Dumont avait filmé Bailleul dans La Vie de Jésus (le mysticisme en moins) : avec un dégoût qui n'a d'égal que sa joie d'avoir mis les voiles. Dominique A prolonge ici sa chanson Rue des Marais (album L'Horizon) qui donnait déjà la tonalité : «Et depuis je décline / Sur tous les tons la tristesse / Qu'elle [la ville] m'a refourguée».

Nadja Pobel


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