Oh happy Days !


«On essaye de faire venir un public toujours plus large. L'ouverture, la diversification, le mélange nous semble être un enjeu de politique culturelle des plus pertinents. Il n'y a rien de pire que la logique des chapelles et le cloisonnement. Le fait est que le public de Nuits Sonores est très jeune. De fait, si on pouvait attirer un public plus âgé de manière plus significative, on s'en réjouirait», nous confiait récemment Vincent Carry. Dont acte, avec les tout nouveaux tout beaux NS Days, séries de concerts diurnes programmées dans les cours de l'Hôtel Dieu qui, si elles pourront être suivies sans enquiller les shots de guarana, n'en mettront pas moins les articulations à rude épreuve. Ne serait-ce parce qu'y seront mises à l'honneur deux institutions teutonnes de la techno, à savoir Ostgut Ton, bras discographique du Berghain Club de Berlin, réputé pour la martialité et la froideur de ses productions, et Kompakt, bastion colognais de la minimale, fusse-t-elle tribale (Mathias Aguayo), abstraite (Dj Koze) ou sensuelle (Sascha Funke). Pour le reste, bien qu'émoustillés à l'idée de faire connaissance avec la jeune garde de la bass music britannique (Maya Jane Coles, Lone), c'est au devant des plateaux «rock» et «freaks» que l'on vous somme de traîner vos rhumatismes, avec d'un côté le bricolo-folk cyclothymique de Jeffrey Lewis et le protopunk bête et méchant de Rocket from the Tomb, et de l'autre le rock'n'roll John Watersien de Hunx & his Punx (âmes pudiques s'abstenir) et la dance music pour microscope de Mouse on Mars.

Les oiseaux de nuit ne savent pas ce qu'ils vont rater.

Benjamin Mialot 


Nuits sonores 2012
NS Days
À l'Hôtel-Dieu
Jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 mai 


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