Nuits sonores – Dimanche 20 - Report

Sept lieux, six sessions de 9h de live, trois concerts spéciaux. Il fallait bien ça pour fêter les dix ans de Nuits sonores, fleuron européen de la musique électronique (et plus si affinités). Compte-rendu du jour 5.


L'envie n'y était plus. Dans le même état d'inadéquation au monde et de fatigue émotionnelle qu'un explorateur de retour d'un continent jusqu'alors inconnu, on ne se voyait pas embarquer pour une nouvelle destination. Il y avait encore tant à découvrir de la première. Surtout, on ne voyait pas comment New Order, malgré toute la symbolique entourant sa venue, allait pouvoir soutenir la comparaison avec le parangon d'hédonisme que fut la nuit précédente.

C'est le concert de Mudhoney qui a commencé à nous ouvrir les yeux. Un vrai beau concert de rock'n'roll, économe en artifices et généreux en décibels, donné dans le club du Transbordeur devant un petit comité d'enthousiastes du Seattle sound. Tout ce qu'on attendait, en somme, des guignolos with an attitude que ce sont révélés être les cautions électriques des NSDays.

De New Order, «simple» légataire de Joy Division devenu dès sa troisième année d'existence (soit en 1983) l'une des formations les plus influentes de la planète, on n'attendait en revanche pas grand-chose. En tout cas rien de plus que l'une des ces performances plan-plan dont sont coutumiers trop de groupes historiques ou considérés comme tels. Raté, ce fut une véritable épiphanie. Une setlist parfaite (le minimum, quand on a dans son répertoire des chansons aussi intemporelles que Ceremony, Age of Consent, Love Vigilantes, Regret, Temptation, The Perfect Kiss, Waiting for the Siren's Call et bien sûr Blue Monday), un Bernard Summer en grande forme vocale, un éblouissant lightshow à base de faisceaux, du style, de l'énergie et juste ce qu'il faut de fan service (les reprises en rappel de Transmission et Love Will Tear Us Appart) : même privés de Peter Hook, leur bassiste originel, les Mancuniens se sont tout simplement montrés à la hauteur de leur rang.

Pas sûr qu'il en eu été de même s'ils s'étaient produits ailleurs qu'à la Sucrière, un perfect match autant pour sa physionomie, à la fois mastoc et distinguée, que pour son acoustique, au poil là où celle des usines Brossette était juste convenable. Elle le serait également pour une déclinaison plus intime de Nuits sonores, qui serait à celle de mai ce que la Collection Hiver de la Route du Rock de Saint-Malo est à son aînée estivale. Maintenant qu'Arty Farty s'est vu confié la gestion de son toit, le rêve est permis.

Nuits sonores 2012 :

300 artistes 

dont 75 artistes pour la Carte Blanche à Lyon

82 000 spectateurs

dont 42 000 sur les événements payants et plus de 40 000 sur les événements gratuits (15 étapes du Circuit électronique, 4 Apéros sonores, Mini sonore, Mini Sunday, Inauguration…).

Prochaine édition de Nuits sonores : du mardi 7 au dimanche 12 mai 2013 


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