Dias de gracia

D'Everardo Gout (Mexique, 2h13) avec Tenoch Huerta, Kristian Ferre…


Présenté à Cannes 2011 en séance de minuit, Dias de gracia a démontré que le cinéma bourrin avait aussi sa place au festival. En effet, difficile d'imaginer film plus bazooka que ce premier long d'Everardo Gout, à côté duquel les centrifugeuses à images de Tony Scott font figure de délicate dentelle. Tout ici est soumis à un régime d'explosions à fragmentation : le cadre, qui se démultiplie à la faveur de split screens furieux ; le récit, raconté sur trois périodes de trente jours qui correspondent à trois coupes du monde de football et dont on ne saura que dans l'ultime mouvement ce qui les relie entre elles ; la bande-son, assourdissante ; et enfin la chair même des images, où il s'agit de sortir ses gros muscles et ses gros flingues pour dégommer tout ce qui bouge et détruire tout ce qui ressemble de près ou de loin à un décor. Que dire ? Que le film réussit l'exploit, alors qu'il cherche à tout crin le fun, d'être assez lassant et ennuyeux. Et qu'Iñarritu avec ses narrations lelouchiennes doit être éberlué devant ce disciple œuvrant dans le blockbuster à visée internationale.

Christophe Chabert


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