Starbuck

De Ken Scott (Canada, 1h49) avec Patrick Huard, Julie Le Breton…


Pour avaler ce Starbuck, feel good movie en provenance d'une Province, le Québec, où de toute façon les Bisounours sont rois, il faut passer outre un énorme problème lié à son sujet. En effet, on y voit un ado attardé et irresponsable qui a dans sa jeunesse, pour mettre de l'argent de côté, donné son sperme anonymement et donné naissance à 533 enfants. Le scandale éclate quand cette progéniture pléthorique décide de porter l'affaire devant la justice pour connaître son identité. Jusqu'ici, rien d'incongru, sinon le fait que Ken Scott privilégie l'image au point de vue, la réalisation à la mise en scène. Mais scénaristiquement, il a besoin d'en passer par une énorme malhonnêteté en posant l'équation enfants nés d'une I.A.D. (Insémination Artificielle avec Donneur) = enfants malheureux et orphelins. C'est à la fois faux et très bête, mais c'est surtout une pure manipulation. La galerie de seconds rôles, tous paumés, drogués, suicidaires, sur lesquels «Starbuck» va veiller tel Mimie Mathy dans Joséphine Ange gardien, ne sont que des clichés servant une mécanique qui a pour seule fin le pathos, dégoulinant de partout, jusque dans un climax assez obscène de chantage affectif. Ce genre de cinéma, qui clame très fort son côté «sympa», est en fait l'inverse : un truc très antipathique.

Christophe Chabert


<< article précédent
La Part des anges