Less is More


Une rave buissonnière dans la forêt de Feuilly, en plein dimanche après-midi, ça vous branche ? Alors il faut plonger dans le bain de jouvence proposé par Richie Hawtin et son label M-Nus, qui investiront le nouveau site iPlay pour le bonheur des technophiles de la première heure. Car Richie Hawtin, derrière sa mèche péroxydée et son relooking fashionissime, c'est d'abord et surtout Plastikman – autrement dit, le grand pionnier de l'électro minimale. À l'âge où certains pianotaient encore sur leur minitel, ce geek avant l'heure créait déjà ses propres logiciels, pour en faire quelques trésors de techno substantielle. Ainsi Consumed, en 98, a marqué d'une pierre noire ce paysage d'épure abyssale, où chaque pulsation semble sortir d'un cœur de Gollum enfoui à vingt-mille lieues sous les mers. Organique et chirurgicale, cette techno-là n'a rien perdu de son essence, ni de la science selon laquelle «qui peut le plus peut le moins». Pourtant ces derniers temps, il est vrai que pour croiser Richie Hawtin, il valait mieux être coutumier d'Ibiza ou de Berlin, le grand manitou de la minimale n'ayant pas officié à Lyon depuis 2005. Une prestation dans la nef du Grand Palais, au cœur même du Léviathan d'Anish Kapoor, l'an passé, nous avait rassuré sur l'intégrité de ses chamaniques performances de Dj, dans le droit fil de l'excellente série DE9. Derrière la mèche blonde et les facettes conceptuelles, c'est toujours le grand cœur du petit bonhomme Plastik qui palpite à 130 BPM : une transe lente et sensuelle, hypnotique et olympienne. Juste comme on l'aime.

Stéphanie Lopez 

Richie Hawtin
Au complexe iPlay (Saint-Priest), dimanche 8 juillet


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