L'artiste est la mesure de toute chose


Des salles blanches et presque vides, une moitié du musée fermée… Il y a comme une ambiance de bérézina à l'Institut d'Art Contemporain.

Et pour cause : l'exposition monographique du grand ponte de l'art conceptuel Stanley Brouwn a été annulée à la dernière minute, suite à un désaccord entre l'artiste (réputé radical, c'est vérifié !) et le musée à propos d'événements parallèles à l'exposition elle-même. Un fait rarissime sur lequel l'IAC tente de rebondir en organisant, avec des bouts de ficelle et quelques bonnes volontés, Dimensions variables,  réunissant une quinzaine d'artistes autour de l'idée de mesure, de topologie, d'espace géométrique scientifique ou imaginaire. Notions à la fois proches de l'univers de Stanley Brouwn et directement liées à la ligne de l'IAC, explorant depuis plusieurs années l'idée générique d'espace. Evariste Richer (élève de Stanley Brouwn) présente ainsi un "mètre vierge" ou un faux mètre étalon correspondant en réalité à la hauteur de l'artiste. Le Serbe Bojan Sarcevic (qui fera l'objet d'une exposition personnelle à l'IAC cet automne) trace quant à lui sur la buée de son pare-brise de voiture son trajet en ville… Ailleurs, on découvrira au sol, deux œuvres à la poésie mathématique : une bobine de fil de cuivre dont la longueur correspond à la hauteur du sommet de l'Everest (8848 mètres) et un tas de couvertures bleu nuit réalisées avec un fil à la longueur égale à celle de l'altitude de la troposphère… Autant de petites découvertes plutôt intéressantes à travers un parcours ultra sobre mais agréable.

Bref, une exposition vite faite, bien faite.

Jean-Emmanuel Denave

Dimensions variables
À l'Institut d'Art Contemporain (Villeurbanne)
Jusqu'au dimanche 19 août


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