Lumière est un long film fleuve tranquille

Plus éclatée que lors des éditions précédentes, la programmation de Lumière 2012 ménagera films monstres, raretés, classiques restaurés, muets en musique et invités de marque. Christophe Chabert


Elle aura tardé à arriver, mais la voici, presque définitive — manquent encore le film d'ouverture et le film choisi pour la remise du Prix Lumière à Ken Loach : la programmation du festival Lumière 2012. Autant dire tout de suite que par rapport à ce qui avait été annoncé en juin, beaucoup de choses ont changé ou se sont affinées : ainsi, la rétro Ken Loach se concentrera sur la deuxième partie de sa carrière, de Raining stones à Route Irish, avec en guise de curiosité le téléfilm Cathy Come Home. En revanche, plus de traces des raretés du cinéma américain des années 70, remplacées par l'intégrale de la saga Baby Cart, fameux sérial cinématographique hongkongais avec son samouraï promenant un bébé dans une poussette. Six films qui auront droit à une journée de projection au Cinéma opéra, ce qui marque d'ailleurs une des tendances du festival cette année : les marathons cinématographiques. Que ce soient les quinze heures de The Story of film (documentaire monstre sur l'histoire du cinéma), les 4h15 d'Il était une fois en Amérique dans sa version intégrale, les 3h40 de La Porte du Paradis que Michael Cimino devrait présenter en clôture du festival à la Halle Tony Garnier, les trois parties des Misérables de Raymond Bernard, les trois heures de Tess, sans parler de la nuit du cinéma consacrée cette année aux films musicaux : le festival va demander de l'endurance à ses spectateurs !

Bougies, invités et cadeau !

Pour le reste, Lumière passera de mini-cycles — Renoir avec l'avant-première du film de Gilles Bourdos et les copies restaurées de Sur un air de Charleston, La Règle du jeu et Le Carrosse d'or ; un diptyque Spielberg pour les cent ans d'Universal, avec E.T. à la Halle Tony Garnier pour les enfants, et Les Dents de la mer en HD pour les grands ; ou encore le cinéaste Charles Brabin, dont Lumière présentera deux muets et deux parlants — en événements singuliers. Un Hitchcock muet (The Pleasure Garden), un nouveau jalon dans la redécouverte du grand Elio Petri (La Dixième Victime), une avant-première événement (Frankenweenie de Tim Burton), les venues de Tim Roth, Jacqueline Bisset et Peter Bogdanovich, en plus de celles de Max von Sydow et Lalo Schifrin… Mais l'attention des cinéphiles extrêmes sera focalisée sur le cadeau apporté par Nicolas Winding Refn : deux films du mythique Andy Milligan, cinéaste ayant oscillé en toute indépendance entre cinéma expérimental, cinéma d'horreur et esthétique gay. Les places devraient être chères !

Lumière 2012
Du lundi 15 au dimanche 21 octobre


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