Multiplication par division

Pour sa 33e édition, le Festival d'Ambronay garantit des Métamorphoses à tous les étages. En quatre week-ends, c'est le gratin baroqueux mondial qui déboule, ce sont aussi de succulentes petites surprises musicales ouvertes sur d'autres mondes qui s'affichent sans complexe. Pascale Clavel


Haut lieu de la musique ancienne, le Festival d'Ambronay n'en finit pas d'étonner. À sa tête depuis l'origine, le faux placide Alain Brunet est un visionnaire. Il a commencé seul, en mélomane convaincu. 33 ans plus tard, ce sont 18 salariés, un Label Centre Culturel de Rencontre, des résidences de jeunes ensembles, une maison d'édition, un lieu de recherche et un Festival qui brille de tous ses feux sur la planète baroque entière. De loin, on pourrait croire qu'Ambronay vit le temps d'un Festival et puis plie ses bagages jusqu'à la saison d'après. De près, on prend vertige : une partie de l'Abbaye vient juste d'être restaurée et avec cette Métamorphose, l'histoire resurgit, les moines sont presque ressuscités - l'architecte a tout de même eu l'idée bienvenue d'un traitement des lieux très contemporain. Choc esthétique où salles de répétitions, salle de danse, chambres pour les résidents cohabitent et offrent des possibilités de création hors du commun dans un lieu hors du temps. Un travail au long cours qui en dit long sur la patience et l'acharnement de toute une équipe exaltée.

Déambulation

En ouverture, cette saison, le Nabucco de Falvetti, compositeur baroque sorti des oubliettes l'an dernier par le jeune chef Leonardo Garcia Alarcon. En quatre week-ends et comme à l'accoutumé, des œuvres incontournables : la messe du couronnement de Mozart donnée par l'intrépide Jérémie Rhorer et son Cercle de l'Harmonie ; des surprises, comme ces étonnantes Variations sur les Variations Goldberg de Bach imaginées par l'ensemble L'effet de Foehn. Quelques clarinettes PVC, arbres à bouteille et autre Laptop et hop, un vrai moment de musique sous le chapiteau devant nos yeux tout ébaubis.

La place est faite pour les anciens, la place se fait pour les jeunes ensembles, une place généreuse pour des scènes amateurs en plein air. Depuis peu, le Festival s'expatrie à Lyon le temps de deux ou trois concerts. Retenons cette année l'expérience exotique de Mix baroque au Transbordeur et jetons une oreille attentive à l'Ippolito au Grand Temple de Lyon. Pour les plus aventureux, en famille, allez directement sous le chapiteau et sur la pointe des pieds admirer le Chant des balles, spectacle féérique de jonglerie musicale.

Festival d'Ambronay
Du vendredi 14 septembre au dimanche 7 octobre


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