Élémentaire mon cher Watson


«Quarks désigne une famille de particules élémentaires constitutives de la matière. Sans elle, tout disparaît». C'est par cette phrase que le programme du festival Quarks justifie le choix de son nom. On pourrait également ajouter qu'il s'agit des plus petites particules connues dans la matière. On l'aura compris, c'est bien des artistes dont il est question, mais aussi des curateurs, galeries d'art et autres lieux d'exposition, tous ces petits ressorts qui font fonctionner la machine de l'art.

Quarks est un festival d'art contemporain et de «culture souterraine» qui se déroule à Lyon jusqu'au samedi 15 septembre dans différents lieux, la plupart étant regroupés dans le premier arrondissement.

C'est au début de l'année 2012 que l'envie de créer un festival est venue à Mathieu Courbier, organisateur de Quarks et membre de LCMC, duo d'artistes qu'il forme avec sa fiancée Laurie Chareyre. En janvier dernier, LCMC avait eu l'opportunité d'exposer chez Datta. Mais par la suite, le couple n'avait réussi à trouver aucun autre lieu pour montrer ses œuvres au public, ce qui leur avait semblé tout à fait anormal dans une ville comme Lyon qui propose autant d'événements culturels. C'est donc à partir du constat qu'il était aujourd'hui très difficile pour les artistes encore peu connus de pouvoir s'exposer à Lyon que l'envie est née chez Mathieu Courbier de monter un festival afin de présenter son travail et celui d'artistes qu'il apprécie.

Culture par le système D

Mais alors, pourquoi «culture souterraine»? Mathieu Courbier attache beaucoup d'importance à ce terme, car ce qu'il veut mettre en avant, c'est le fait que les artistes exposés durant le Quarks sont tous issus d'une génération d'autodidactes. Comme il le dit lui-même : «Ce sont des personnes qui n'ont pas tous suivi de formation, des personnes aux parcours atypiques, des personnes actives (la plupart sont artistes mais également galeristes, curateurs, éditeurs, etc.), des gens qui, au fil du temps, loin des grandes institutions ont su, pour certains, s'imposer sur la nouvelle scène de l'art contemporain et devenir des artistes à part entière. Car si leurs arts sont très différents, ces artistes ont tous en commun la volonté de créer sans cesse de nouveaux espaces afin d'y exposer leurs œuvres et cela sans subventions». En somme, la volonté de faire vivre leur art et celui des autres malgré des moyens peu élevés. 

Mais les ambitions des organisateurs ne s'arrêtent pas là. Si Mathieu Courbier souhaite mettre en avant des artistes non subventionnés, des structures et des artistes émergents, c'est que non seulement il désire participer à une «dynamisation de la ville sur le plan culturel» mais aussi que le festival s'adresse directement aux jeunes pour lesquels il souhaite rendre l'art plus accessible. Son autre objectif est aussi bien sûr d'attirer le regard des institutions en multipliant les événements de ce genre, et ce grâce à l'aide des nombreux petits lieux d'expositions lyonnais.

Olivier Bouillon

 

Festival Quarks
À Datta, Néon, Le cri de l'encre, L'œil de bœuf, 360m², Dress store (69001) et Mikrokosm (69100)
Jusqu'au samedi 15 septembre


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