Du sang (neuf) sur le dancefloor

Au revoir les doigts de pied un éventail, bonjour les tendons plein d'entailles. Si les activistes des musiques électroniques s'exprimaient d'une seule et même voix, telle pourrait être leur devise en ce début de saison. Sans exagérer. Vous avez chanté tout l'été à l'ombre des sanitaires du Camping des mimosas ? Vous allez danser maintenant. Au pied des colossaux piliers de la Sucrière, qu'ébranleront la house maousse de Boys Noize, le 1er novembre, et l'electronica séquentielle de Rone, dix jours plus tard. Au sous-sol de la Fée Verte, fraîchement insonorisé, où sera de nouveau assignée à résidence l'iconoclaste association CLFT (elle fêtera sa première sortie discographique le 29 septembre et accueillera le 24 novembre Ben Gibson, discret prodige de la techno glagla). Au DV1, dont la nouvelle sono sera mise à rude épreuve par la fougue disco de Rebolledo le 24 novembre. Ou encore au Desperado Wild Bar, troquet aussi éphémère que select où la célèbre marque de bière aromatisée à la tequila invitera deux sixièmes de TTC (Teki Latex le 10 octobre, Orgasmic le 11) et les synthpopeux West Coast de Minitel Rose (le 13). Côté festivals, deux dates à retenir pour l'instant : celle à laquelle se fera entendre I:Cube, héros oublié de la French Touch (le 6 octobre à Eurexpo dans le cadre d'Hypnotik, le raout annuel d'Elektro System), et celle du coup d'envoi du prochain Riddim Collision (le 6 novembre), dont l'acmé sera à coup sûr le set de Death Grips, le groupe de hip-hop le plus dérangeant du moment.

Boyz will be boyz

Le hip-hop, justement, parlons-en avant que la place ne manque. Ce qui, entre le joli plateau minimal concocté par Doop Event pour le 20 octobre au Kao (Marc Houle + Sascha Funke), le retour des turntable heroes de C2C (le 16 octobre au Transbo) et les nouveaux rendez-vous made in Totaal Rez, à l'image du bimensuel L∆ST L∆ST L∆ST au DV1 (premier jet le 25 octobre avec Malilone, la productrice dubstep qui monte), n'est qu'une question de caractères. Bref, ce trimestre, la tendance sera, à une ou deux exceptions près (Odezenne au Ninkasi Kafé le 14 décembre, par exemple) aux darons intraitables, du visionnaire El-P (le 26 septembre à l'Epicerie Moderne) à Tech N9ne (le 30 novembre au Kao), en passant par le cynique Klub des Loosers (le 6 octobre au Transbo), les über-cool De La Soul (le 21 octobre au Transbordeur), La Rumeur (le 24 octobre au Kao) et Tryptik, de retour après neuf ans de silence (le 27 octobre au Transbo). Bolos s'abstenir.