Allez l'Om


L'érysipèle est une infection aigüe du derme et de l'hypoderme survenant autour d'une affection cutanée mal ou non soignée. Elle se traduit par une peau rouge et douloureuse, un œdème, éventuellement de la fièvre. Bref, c'est de la belle saloperie, à traiter à coups d'antibiotiques et à supporter avec le concours d'antidouleurs «que la plupart des patients n'encaissent pas», dixit madame le pharmacien. Ces lignes ont été écrites sous l'emprise d'un tel mal, mais pas grâce à l'action de quelque cacheton coloré. Car le meilleur remède contre les terminaisons nerveuses trop stimulées, comme a l'heur de nous le rappeler le Sonic, c'est la musique de Om. Om, comme la syllabe sanskrite représentant le son originel, notamment dans les mantras bouddhistes, sources d'inspiration structurelle de ces Californiens versés dans les psalmodies gutturales et les accords plus menaçants que le ronron d'un B-52 depuis deux bonnes décennies. Vous vous imaginez Sunn O))) (ndlr : géants du drone, une ramification aussi minimaliste qu'assourdissante des musiques extrêmes) reprenant Pink Floyd au milieu de ruines tibétaines (ou byzantines, pour être plus raccord avec l'imagerie développée dans God Is Good et Advaitic Songs, les deux derniers chefs-d'œuvre en date de Om) ? Non, bien sûr que non. Qui le pourrait ? C'est pourtant l'image la plus parlante que l'on est capable de donner des pièces majestueusement suffocantes que compose ce duo devenu trio. La rédaction est toutefois ouverte à vos suggestions descriptives, à supposer que vous parveniez à réintégrer votre corps à l'issue du détachement que son concert ne manquera pas de provoquer.

Benjamin Mialot


Om (+ Sathönay)
Au Sonic, dimanche 23 septembre


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