Si le diable vous était conté


États-unis, années 50-60. Willard, père du petit Alvin, est rentré traumatisé de la guerre dans le Pacifique. Pour trouver la paix et échapper aux visions d'horreur le hantant, il part dans le froid, la nuit et la pluie avec son enfant pour d'étranges séances de prière dans la forêt. Le jour où sa femme est atteinte d'un cancer, il n'hésite pas à sacrifier, crucifier et éventrer des agneaux sous l'œil de son fils qui verra son père sombrer dans la folie.

Sandy et Carl écument les routes de l'Ohio et de la Virginie Occidentale à la recherche d'auto-stoppeurs à enlever, à dépouiller et qui sont ensuite violemment tués après de sordides séances photos. Et il y a Roy, prédicateur fou annonçant la prochaine Apocalypse et charlatan persuadé qu'il peut ressusciter les morts. Après avoir voulu tenter l'expérience en tuant sa femme à coup de tournevis, il prendra la route et la fuite, accompagné de Theodore, joueur de guitare cloué sur un fauteuil roulant et pervers sexuel.

Les trajectoires et les destinés de ces personnages vont se croiser au gré de leurs odyssées respectives dans cette Amérique profonde des laissés pour compte. Avec Le Diable, tout le temps, premier roman très remarqué à sa sortie, Donald Ray Pollock a livré un pur diamant noir dont l'écriture au scalpel vous saisit dès les premières pages. Il sera à la librairie Passages le vendredi 26 octobre.

Gaël Dadies


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