Grands brûlés


Depuis une quinzaine d'années qu'elle gronde (ses pairs rappeurs, les autorités), La Rumeur a été sujette à bien des flatteries de la part des commentateurs musicaux. Ici comme ailleurs, on a salué l'intransigeance de ses propos, le punch de ses productions, l'intensité de ses prises de paroles, sa constance, son mordant, sa combativité, sa jugeote, son intégrité...

Mais le plus beau compliment qu'elle ait reçu, c'est la Cour de cassation qui le lui a adressé lorsque, au tout début de l'été 2010, elle a estimé que ses propos ne relevaient pas de la diffamation mais participaient au débat d'idées, mettant un terme à huit ans de lutte judiciaire contre le très chatouilleux Ministère de l'Intérieur.

Une décision de justice qui n'a, c'est heureux, en rien entamé le mojo du groupe, attendu au Kao mercredi 24 octobre : son quatrième album, Tout brûle déjà, bien qu'il accuse par moments le poids des années (difficile, arrivé à quarante piges, d'éviter la redite) et de l'hyperactivité de ses auteurs (Hamé et Ekoué, les plus visibles, ont notamment réalisé le téléfilm De l'encre, présenté par ailleurs cette semaine au Comœdia), met la pilule à tout ce que le pays compte de rimeurs dits hardcore.

Benjamin Mialot


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