Proliférations


Alors que Bojan Sarcevic utilise l'animal pour symboliser le sexuel, Ghyslain Bertholon fait l'inverse à la galerie Verney-Carron (jusqu'au 24 novembre). Dans une sorte de petit cabinet de curiosités, l'artiste a repris les différentes représentations classiques du mythe de Léda et du cygne, transformant le cou et la tête de l'animal en… phallus. Amusant et délicieusement scabreux !

Dans le même espace plongé dans la pénombre, traînent au sol quelques gros crânes rouges, composés eux-mêmes de très petits crânes. On pourrait reprocher à Bertholon comme à Sarcevic de ne jouer que sur des effets de contraste entre beauté, design, esthétique et cruauté. Mais l'exposition de Bertholon (plus modeste aussi et qui a ses défauts potaches, comme ces trophées de chasse présentant l'arrière de l'animal plutôt que sa face) agit davantage par contamination, proliférations ambigües, malaises insensibles…

Sa pièce la plus impressionnante est une installation où un cerf naturalisé s'effondre au sol, ses bois se multipliant dans la galerie et créant comme un début de forêt folle. Sur ces bois anarchiques, on découvre de petits insectes parasites : des crânes naturellement.

JED


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