Poète en son pays


Des tréfonds de son être, François Montmaneix s'engage depuis plus d'une quarantaine d'années dans des espaces sensibles faits de souvenirs, de pensées, de rêveries, pour remodeler l'univers à la lumière d'une évocation poétique. Évocation grâce à laquelle deviennent discernables les bruissements et pulsations de toute chose, aussi éphémères et fragiles soient-ils.

Dans son dernier recueil publié au Castor Astral, Laisser verdure, dont le titre reprend les derniers mots prononcés par George Sand sur son lit de mort, ce poète lyonnais, récompensé par le prix Guillaume Apollinaire en 2003 pour Les Rôles invisibles et membre de l'Académie Mallarmé (cercle littéraire où émargèrent des écrivains du calibre de Jean Cocteau et Paul Valéry), nous livre des textes profondément marqués par ce dialogue entre éléments d'un Grand Tout, au sein desquels il interroge «les désordres de cet ordre-là».

Dans des vers assez courts, agencés en des fragments d'une prose épurée, l'auteur tente «de réunir les voies et de rassembler les voix»,  comme autant d'échos échappés d'un Vide dans lequel il convient de trouver une place. Mais dans cet apparent désordre se dessine, née de ces conversations et de ces correspondances entre chaque chose, chaque vie et chaque pensée, une unité grâce à laquelle être au monde et surtout devenir, comme le poète lui-même, sensible à l'imperceptible.

Gael Dadies

François Montmaneix
Au Bal des ardents, jeudi 29 novembre


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Une nuit à dormir debout