High Mac


Au premier abord, avec sa casquette trouvée dans la rue (hypothèse haute) et sa chemise des pages bricolage de La Redoute, on le croirait sorti d'un film avec Will Ferrell parodiant le rock indé. «Qu'est-ce que c'est que ce type ?» est donc la première question que nous inspire 2, l'album de Mac Demarco (déjà entre nous, le type peut pas s'appeler Marc comme tout le monde ?). Surtout à le voir faire le signe de la victoire version Chirac 76, étranglé par sa guitare.

Et puis Mac, qui est Montréalais, commence à jouer – mais le fait qu'il soit Montréalais n'a rien à voir avec ça. Et bim ! Pan dans ta gueule, Chirac 76, La Redoute, tout ça. Le gars est un songwriter du genre à avoir des billets pour la première classe mais à s'installer dans les toilettes pour composer des ballades d'amour (ou pas) aux guitares coupantes, qui tintent, stridulent et surtout emballent sec.

Mac a le côté bricolo et les guitares en désaccord de Beck et la nonchalance ultrasensible (si, ça existe) de Jonathan Richman. Pas mal d'autres choses aussi de Pavement, Lou Barlow, Hefner, et même Lou Reed, et une capacité improbable à mêler lo-fi américaine et pop british estampillée 80's (comme sur Freaking Out the Neighbourhood).

Pas convaincus ? Ecoutez My Kind of Woman, Sherril ou Still Together un soir de blues (qu'il pratique assez bien lui-même) ou d'heures sup' non payées, vous risquez d'en mouiller votre Mac, le cœur déchiré comme une chemise bon marché.

Stéphane Duchêne

Mac Demarco + Avions
Au Sonic, jeudi 6 décembre


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