Main dans la main

De et avec Valérie Donzelli (Fr, 1h25) avec Jérémie Elkaïm, Valérie Lemercier…


Ceux qui ont sacralisé le tandem Donzelli / Elkaïm sur la foi de leur il est vrai correcte Guerre est déclarée vont en être pour leurs frais. Avec Main dans la main, c'est retour à la case départ, celle de leur premier film, ce navet indescriptible qu'était La Reine des pommes. L'argument (un danseur du dimanche tombe en «synchronicité» avec une prof de danse de l'Opéra Garnier) s'épuise en trente minutes et ne donne même pas lieu à une quelconque virtuosité physique ou gestuelle : tout est approximatif et ruiné par un surdécoupage qui traduit une réelle absence de point de vue.

On assiste alors à un film entre potes (Lemercier, pièce rapportée, semble paumée au milieu de la bande) dont les blagues ne feront rire personne au-delà du XVIe arrondissement parisien et où l'amateurisme est presque une condition pour faire partie du club (pourquoi avoir donné un tel rôle à Béatrice De Staël, absolument nulle d'un bout à l'autre ?). L'artisanat du film, son côté lo-fi, a bon dos : c'est surtout une manière de produire vite fait et pas cher une came commerciale destinée aux bourgeois de gauche et autres intellos autoproclamés. On la leur laisse, elle est mal coupée.

Christophe Chabert


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