Le Radiant, à première (Belle)vue

Au terme d'un an et demi de travaux de rénovation, le Radiant a rouvert ses portes samedi 12 janvier, avec le chanteur Christophe dans le rôle du coupeur de ruban. Et c'est peu dire qu'il a bien changé. De nom, de visage, mais aussi d'identité. Petit tour du propriétaire. Benjamin Mialot


«Une première dans l'agglomération». «Un lieu qui va faire école». «Une salle d'avenir». Tandis que la presse locale pose pour la première fois les yeux sur le Radiant, toujours situé à Caluire mais fraîchement ravalé et renommé Radiant-Bellevue, Victor Bosch ne cache pas sa fierté d'en être le directeur. Il aurait tort de le faire : un peu moins de deux ans après avoir été débarqué du Transbordeur, qu'il a fondé et dont il fut le patron contesté pendant deux décennies, ce sexagénaire aux faux airs de Krusty (le clown des Simpsons) tient avec cet équipement haut de gamme une sacrée revanche. Jugez plutôt : une grande salle modulable capable d'accueillir, selon la configuration, de 1100 à 2400 spectateurs et qui, vu la taille des panneaux acoustiques qui la tapissent, devrait être irréprochable question confort d'écoute ; une petite salle à la jauge pouvant varier de 100 places assises à 240 places debout ; un véritable belvédère, avec point de vue humiliant sur la Saône et canapés d'extérieur – on pourrait s'abonner rien que pour s'y faire des pauses clopes ; un hall conçu comme un bar avec encas faits maison… Même les portes des toilettes, ornées de portraits royaux fort appropriés, ont de la gueule. Bref, derrière sa façade en forme de ventirad, courtoisie de l'architecte William Vassal, déjà à l'œuvre sur la Sucrière, le Radiant-Bellevue en met, justement, plein la vue.

Sans rancune

Pour autant notre homme l'assure, l'endroit n'a pas vocation à concurrencer son ancien fief et ne sera dès lors l'instrument d'aucunes représailles. Dont acte : si le Radiant-Bellevue s'ouvrira à l'occasion à un spectre plus large des musiques actuelles, notamment dans le plus intime de ses deux espaces, dédié aux artistes émergents, c'est essentiellement à la variété que sa programmation fera la part belle. Ainsi, dans les six mois qui viennent, se succèderont le discret et sous-estimé Stephan Eicher (7 février), Vincent Delerm (11 avril), Emily Loizeau (11 mai) ou encore le dandy enroué Thomas Fersen (15 mai), pour ne citer que nos chouchous. D'une manière plus générale, comme peuvent en témoigner la programmation du boulevard à succès Thé à la menthe ou t'es citron ? (du 5 au 7 avril), de l'humoriste François-Xavier Demaison (14 février) ou de la compagnie Käfig (12 et 13 mars), c'est le grand public qu'entendent accueillir Victor Bosch et la municipalité entre les murs jaunes de leur «écrin». La journée portes ouvertes qui se tiendra dimanche 3 février devrait être un bon indicateur de l'issue de ce pari à 4 millions d'euros.


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