Dans la brume

De Sergei Loznitsa (Rus-All-Hol, 2h08) avec Vladimir Svirski, Vlad Abashin…


De longs plans sur des gens qui marchent dans la forêt (72 au total, pour une durée de 128 minutes, annonce fièrement le cinéaste !), peu de dialogues, un renversement narratif pour éclairer différemment l'histoire racontée, un sujet sérieux (la relativité de la bravoure en temps de guerre), des acteurs monoexpressifs… Sergei Loznitsa, après les interrogations suscitées par My joy, lève le masque et se dévoile comme le défenseur d'un cinéma d'auteur archi-académique, plein de dogmes formels éculés, volontariste dans son minimalisme et sans la moindre générosité envers le spectateur.

Ce n'est pas seulement l'ennui qui terrasse le film (notamment durant la première heure, insupportable de néant), mais aussi un sentiment d'arrogance et de prétention. Loznitsa fait comme si le cinéma était resté bloqué à la découverte de la modernité dans les années 60 et en répète les scories jusqu'au ridicule, revendiquant non pas une intégrité artistique, mais un intégrisme complètement has been.

Christophe Chabert


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