La Voix des mots


Au Printemps des poètes, c'est écrit dessus, il y a le printemps et puis il y a des poètes. Pour le printemps ce n'est pas gagné, alors raccrochons-nous à ces mots de Pablo Neruda : «le printemps est inexorable» (gracias, Pablo). Le printemps, cet éternel retour, illustré ici par la présence comme invitée d'honneur d'Emmanuelle Pireyre, dont nous vous avions parlé à l'occasion de la Fête du Livre de Bron. Preuve que sa Féerie Générale (Prix Médicis 2012) doit autant à la poésie qu'à la prose. A une voix en fait, thème de cette quinzième édition parrainée par Bernard Noël, poète et essayiste à l'oeuvre anthologique. Une voix, des voix, ça se partage, s'écoute et se diffuse. C'est pourquoi chaque année, l'événement fait sortir la poésie des livres pour la vaporiser dans l'espace public à travers des inventions tels que le poématon, le concours de poésie par texto ou les interventions de Brigades poétiques. Lorsque nous lui avons demandé, dans un moment d'égarement, si la poésie n'était pas un peu moribonde et quelque peu désincarnée aujourd'hui, Emmanuelle Pireyre nous a répondu qu'elle était plus que vivante car partout et nécessaire. «A l'inverse de Sartre, dit-elle, pour qui la littérature engagée n'avait rien à faire avec la poésie, je pense que c'est la poésie qui est engagée. Comme nous sommes dans une société de communication et d'information où le langage tend sans arrêt à se réduire, à perdre toute ambivalence, c'est la poésie qui, par son nettoyage du langage, par son travail très précis, est, d'une manière un peu étrange, vraiment politique». Un manifeste pour une poésie à voix haute et un printemps inexorablement politique.

Le Printemps des poètes
A l'Espace Pandora, du samedi 9 au samedi 16 mars


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