Forceps


Il n'y a point de naissance dans Fécondations (présenté au théâtre de l'Elysée jusqu'au 9 mars). Tout juste des embryons de vie. Les quatre personnages qu'Adèle Gascuel (issue de l'ENS et du Conservatoire) a créé et mis en scène ne sont que des ombres d'eux-mêmes. Qu'ils soient clochard, malade retiré à l'hôpital psychiatrique, amie ou parent, ils tanguent. C'est d'ailleurs en équilibre précaire que s'ouvre ce spectacle avec un captivant et hésitant ballet latéral en avant-scène entre deux comédiens incarnant des amoureux perdus. La suite de la pièce est aussi heurtée, manquant parfois de rythme notamment dans sa première partie. Les nappes électro live ne pallient pas ce faux tempo mais peu à peu, le spectacle perd de sa rigidité (les comédiens ne jouent pas ensemble mais chacun leur tour) et trouve une certaine unité notamment par l'utilisation de la matière (la terre, la peinture...) qui en dit plus long, et de façon fatalement plus charnelle, que les dialogues sur l'abîme que contemplent les protagonistes. 

Nadja Pobel


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Pialat à poing levé