C'est un roc, c'est un cap, c'est un pic…


Peu de pianistes déchaînent les passions comme le pianiste brésilien Nelson Freire. Rares sont les derniers dinosaures de sa trempe à diviser autant. Et si ses détracteurs sont nuancés, ses admirateurs eux, le suivent à 1000%. En raison de son jeu hypnotique, de sa puissance d'expressivité, de ses interprétations paradoxales entre grande sensualité et vocifération. Autant de qualités dont il fera montre à Lyon le 19 mars dans le cadre de Piano à Lyon, avec un programme comme il les aime : du romantisme, encore et encore, avec un pied dans la musique expressionniste.

Brahms et Chopin, il ne sait pas s'en passer, c'est charnel, et c'est là où Freire offre généralement le plus beau de son jeu, là où ses interprétations sont à tomber à la renverse, là où le public vit une expérience unique et envoûtante. Debussy a lui aussi toujours fait partie de ses programmes et Freire magnifie à chaque fois ses œuvres, y mettant une touche de couleur par-ci, une infinie douceur par-là, faisant surgir toute la richesse des harmonies les plus subtiles. De la Ballade Op. 118 de Brahms à la Polonaise Héroïque Op. 53 de Debussy, c'est une soirée magique qui se profile Salle Molière.

Pascale Clavel


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