À perdre la raison


Elle serre contre elle une chaise d'écolier, prisonnière au beau milieu d'un plateau saturé de lumière et encerclée par des tessons de bouteilles de verre. L'affaire est claire : la protagoniste, Vindicta (qui donne son nom à la pièce) est coincée. Comme soumise au feu des questions d'un interrogatoire, elle parle, déroule le fil de sa vie et ses errements. Emprisonnée, elle nous dit, après une première partie poétique mais peu narrative, avoir tué mari et enfant.

L'auteur Aude Guérit s'est inspirée du récit consacré à l'épouse de Marc Dutroux, relayé par Nicole Malinconi voici cinq ans (Vous vous appelez Michelle Martin) pour trouver ces mots indicibles. Aucune justification ne vient bien sûr étayer l'acte mais le langage se fluidifie au fil de l'heure de jeu comme si parler entrainait la libération de la parole. Maïanne Barthès prête sa justesse et sa conviction à ce personnage mis en scène par Yves Bombay, ancien directeur pédagogique de l'école de la Comédie de Saint-Etienne, où la comédienne a d'ailleurs fait ses classes. Leur travail est à découvrir jusqu'au lundi 8 avril au théâtre des Clochards Célestes.

Nadja Pobel


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Oisiveté pour tous