Psycho dealers


De tous les genres auxquels ils s'attaquent avec le moins de conviction possible (folk, prog-rock, shoegazing en tongs et kraut-rock, sauf qu'ici le chou se fume), genre bagarre molle de fin soirée en PMU, les Psychic Ills, passés des drogues dures de Dins (2006) à celles plus douces de One Track Mind, n'ont gardé que les composantes les plus lysergiques. Les voilà donc rendus à l'état de légumineuse atteinte d'anthracnose mentale. On ne sait pas comment eux s'en portent – ça a l'air d'aller, mais on n'aimerait être ni leur médecin traitant, ni leur dealer, à supposer que ce ne soit pas la même personne – l'auditeur, lui, est aux anges.

Un peu comme quand, sous l'effet d'une quelconque substance prohibée, on se passe un bon vieux Brian Jonestown Massacre et/ou un Spiritualized en omettant, état second oblige, de régler la vitesse de la platine vinyle. Comme un vieux 33 tours de BJM passé au ralenti, donc, Psychic Ills injecte directement par voie auditive son sérum léthargique aux puissants effets hypnotiques. Munissez-vous de préférence d'un acolyte insensible à ce genre de musique et partant pour vous jeter un seau d'eau glacé au visage, pour quand le diamant de la platine flottera dans le vide – et vous avec – ou pour quand, après leur concert au Sonic du 10 avril, les lumières se rallumeront – et pas vous.

Stéphane Duchêne


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Maniaco-agressive