GaBLé, oh GaBLé


La pochette de I'm OK, deuxième album de GaBLé, figurait un guitariste à tête d'âne. Manière pour ce groupe caennais (encore un oui, et toujours aucune livraison de calvados, fichue indépendance éditoriale) de se poser en dernier de la classe ? Ce serait un sacré signe de lucidité.

 Non pas que GaBLé soit un trio de bons à rien. Au contraire : s'il fallait trouver à ses membres une correspondance dans la typologie des cancres, ce serait le génie qui s'ignore, assez conscient pour ne pas se laisser pousser vers une voie de (rock) garage et capable, quand il ne s'abandonne pas à l'oisiveté, de mettre dans le vent tout le premier rang sur une équation tarabiscotée ou une dissertation de philo en langue étrangère.

Et ce qu'il y a de bien avec GaBLé, c'est qu'il se donne souvent la peine. Précisément treize fois sur Murded, quatrième album où il excelle de nouveau dans ses matières de prédilection : le rock mal fagoté à la Pavement, le folk désargenté à la Daniel Johnston et la pop azimutée façon The Beta Band. A moins que Grrrnd Zero n'ait installé des radiateurs, son contrôle de connaissances du vendredi 19 avril devrait donc être une simple formalité.

Benjamin Mialot


<< article précédent
Un homme, un vrai